Bienvenue en Courtoisie !

, par La Rédaction

Maire de Mâcon depuis 2001, Jean-Patrick Courtois, âgé de 70 ans, est une figure incontournable du Mâconnais. Entré en politique à 32 ans, il fut maire de Dompierre-les-Ormes pendant 20 ans, conseiller général, sénateur. Ayant dû quitter ses fonctions de sénateur en 2015 pour n’avoir pas respecté les règles de dépenses de campagne électorale [1], il est toutefois devenu de nouveau conseiller départemental en 2021, après avoir été réélu maire de Mâcon en 2020 et pris la présidence de la communauté d’agglomérations Mâconnais- Beaujolais Agglomération (MBA).

Le numéro 5 au format PDF :

Professionnel de la politique à la papa, il a su développer un réseau, et surtout s’imposer comme le chef, le guide, contrôlant la politique locale d’une main de fer. Malgré un essoufflement évident, accompagné par une incapacité au débat, par des erreurs de perspective, de prospective, en matière commerciale par exemple, Jean-Patrick Courtois sait s’appuyer sur des alliés politiques et médiatiques locaux, ainsi que sur la crainte qu’il peut inspirer auprès du milieu associatif.

Des élus aux ordres

Mater les troupes, c’est un peu le credo du maire. Une majorité derrière lui, sans remises en question, sans échanges, au service de sa personne et de ce qu’elle édicte. On lui donne le plus de délégations possibles, autant que la loi le permet, on présente benoîtement les dossiers lors des conseils municipaux, aussi peu nombreux que possible, sans dialogues contradictoires, avec un train de votes qui ne supporte aucun arrêt. Chiffre glaçant, ce sont 430 décisions prises par le maire seul en 2021, contre 188 en conseil municipal. S’il est logique que toute décision ne relève pas de l’assemblée, un tel décalage dévoile un abus, non pas légal mais moral, d’autant que cela suppose que beaucoup de décisions sont pas ou mal connus par les Mâconnaises et Mâconnais. Et quand un élu de l’opposition se permet de poser une question sur un point du conseil municipal, le maire, oubliant les règles les plus élémentaires du respect, de même que le principe de l’exemplarité d’un élu, pianote sur son smartphone ou discute avec son voisin, dans un art maîtrisé du mépris.

On peut penser toutefois que la soumission ne s’exerce pas, comme partout, sans compromis. Mais il n’y a pas de hasard à cette forme d’autocratie, soutenue par les élections successives, soutenue par une équipe proche et soudée de la droite dure, dévouée à leur chef, pour lesquels on peut s’en tenir à deux ou trois exemples.

Ainsi Hervé Reynaud, ancien journaliste au Journal de Saône-et-Loire qui a très vite acquis les principes de la parole politique, affilié très vite à MM. Courtois et Accary [2]. Son brillant parcours lui vaut, en 2021, d’être promu officier dans l’Ordre national du mérite. C’est aussi Gérard Colon, dont le nom reste associé à l’opération immobilière qu’il a su faire approuver par le service d’urbanisme de la ville, qui lui permet de créer un immeuble d’habitation en lieu et place d’une maison de maître du 19e siècle, dans la rue de la Liberté [3].

Soutien à Fabrice Di Vizio,
complotiste antivax
Exemple de message directement complotiste, basé sur le fantasme du contrôle social chinois

Catherine Carle Viguier, 1er adjointe, lectrice assidue de Valeurs actuelles, aime à se bercer dans les théories complotistes autour de l’actualité, sans arrêt, sur Twitter [4], complotiste jusqu’au bout des ongles quand il s’agit de partager des publications qui se confortent dans la désinformation, dans la manipulation et dans l’analyse la plus bête. Elle y va ainsi de bon cœur au sujet de la crise du Covid-19, puis autour de la guerre en Ukraine. L’opinion et la liberté d’expression qu’elle affiche trouvent vite leurs limites, son fil relevant davantage d’une rhétorique d’extrême-droite que d’un effort critique, davantage d’un relais de manipulateurs malhonnêtes que d’une ouverture d’esprit. Chargée de l’éducation et de l’enseignement, et bras droit du maire, son approche politique et publique a de quoi en choquer plus d’un. Précisons bien que l’analyse de ce compte ne dénote bien qu’une seule tendance dans ses publications, sans aucune mesure dans ses propos.

Relais rédigé de la fausse information relative au Conseil national de certification

Parmi tant de partages problématiques, on relèvera par exemple le relais d’une intox sur le conseil national de la certification, qui serait un moyen de contrôle et de sanction des médecins, présenté notamment par le site angouillesousroche.com [5]. Ce type de partage est une habitude chez elle. Cas d’école, cette lecture manipulatoire d’un texte de loi a été notamment dénoncée dans 20 Minutes et Libération [6].

Nouveau venu dans cette équipe municipale, Jean-Philippe Belville a trouvé une oreille attentive chez M. Courtois en faisant modifier une promesse politique, celle d’un lieu de vie et de verdure à Flacé, en lieu et place du stade Jules Révillon, pour y implanter une école catholique privée le plus rapidement possible [7]. Un seul homme valant plus que plusieurs centaines d’habitants, c’est la privatisation de l’enseignement, la bétonisation et le culte catholique qui en sortent grandis, avec l’assentiment du diocèse d’Autun qui se porte acquéreur du terrain, sans sourciller, loin des valeurs chrétiennes de respect et d’amour du prochain.

En 2020 Jean-Patrick Courtois a trouvé en plus le soutien des acteurs locaux de La République en marche (LREM), mouvement et parti associé au président Emmanuel Macron. La question peut se poser des raisons de cette alliance. Certes l’élection municipale est en grande partie un très grand entretien d’embauche qui permet de distribuer aux gagnants des indemnités, mais cela ne peut suffire, d’autant que LREM n’a pas de places importantes parmi les élus. Il faut plutôt entendre que l’alliance est naturelle, avec des acteurs locaux qui ont surtout des idées politiques proches, en particulier en matière économique. Incapables de former une liste aux élections, farouchement opposés à la gauche mâconnaise, c’était leur seul moyen de peser localement en matière politique.

Tout d’abord c’est le député Benjamin Dirx. Jouant sur les mots, celui-ci se fait passer pour un chef d’entreprise alors qu’il n’a jamais eu l’occasion de véritablement lancer sa société de formation continue, qu’il ne pourra véritablement gérer qu’à la fin de son mandat. Il est surtout fils de Jean-Claude Dirx, qui crée en 1992 la Société d’assistance et de gestion du stationnement (SAGS), reprise par Jean-Laurent Dirx, frère de Benjamin, en 2010 [8]. C’est cette histoire, avec un développement continuel, qui fait qu’aujourd’hui les Marseillais reçoivent des PV depuis Charnay-lès-Mâcon, où se trouve le siège social de l’entreprise. A Mâcon même, SAGS ne s’occupe pas du stationnement sur voirie, pour l’heure, mais elle gère trois parkings, à savoir Centre, Lamartine et Rambuteau, pour environ 650 places.

Pour le reste, Benjamin Dirx a su se distinguer dans le casting En Marche en 2017 pour l’investiture aux législatives, avec une holding familiale qui correspond bien aux valeurs du président Macron. Ses hagiographes se chargent du reste sur la page qui le concerne dans Wikipédia, d’abord sous pseudonymes FloJB, Estebnlopz et Estebnlopz71, puis avec les adresses IP 31.7.252.190 ou 77.207.110.158, le portrait du député est sous contrôle depuis sa création en 2017.

Succession d’hagiographes (ou d’un seul),
sur la page Wikipédia de B. Dirx en 2018 et 2019

Même Jean-Patrick Courtois ne se permet pas de telles méthodes. Seul le compte Mdomp, le Domp étant à comprendre pour Dompierre, inexistant depuis 2017, s’est évertué à effacer le 2 mai 2016 des éléments d’information sur la condamnation de Courtois sur ces comptes de campagne. Cette suppression d’informations a été effectuée au prétexte que l’accusation n’était pas sourcée, bonne excuse qui a fait éviter à Mdomp l’effort de sourcer lui-même…

Même la participation d’un compte Ville de Mâcon à l’encyclopédie collaborative relève plus de l’amusement qu’autre chose, surtout quand il s’agit de corriger un propos qui n’a d’évidence pas sa place dans Wikipédia. C’est un peu plus gênant quand ce compte tente de créer une page sur l’Espace sportif et de loisirs Antoine Griezman, comme cela peut relever surtout d’une forme de propagande s’il s’agit bien d’un service de communication de la ville qui gère ce travail...

Autre élu de LREM, Maxime Plat, 4e adjoint, est « chargé de la sécurité et de la tranquillité publiques, de la prévention de la délinquance et de l’administration générale ». Il est en outre assistant parlementaire du député Dirx, ce qui lui fait deux mentors, l’un issu d’une droite sécuritaire, l’autre d’une famille gestionnaire de stationnement. Maxime Plat est selon toute logique responsable de la promotion de la vidéosurveillance à Mâcon, qui consiste essentiellement dans la vidéoverbalisation de véhicules de tous genres.

A l’âge de 30 ans, il est responsable en quelque sorte d’une véritable prouesse, avoir dressé 2 700 PV aux Mâconnais et automobilistes en seulement 6 mois. Cela représente 3 PV par heure de travail pour les deux agents réduits à l’état de robots qui, dans leur fauteuil, doivent visualiser chaque infraction, le repérage automatique des plaques étant pour l’heure illégal si ce n’est pour la durée de stationnement [9]. Avec plus de 200 caméras à regarder, pour deux paires d’yeux, ce n’est pas une manne financière et prolifique si évidente à gérer. On en oublie vite l’inefficacité de la vidéosurveillance en tant que telle, ainsi contre la délinquance et les délits, d’autant plus dans une ville relativement paisible ; c’est bien l’argent des conducteurs que l’on traque, quitte à ce que les infractions soient constatées sans aucune humanité, sans aucun état d’âme, sans aucune circonstance atténuante…

Sans doute est-ce ainsi que le demande le peuple. Véronique-Laure Verraest, chargée de la démocratie participative, doit en savoir quelque chose. Suppléante de Benjamin Dirx à l’Assemblée nationale, elle semble pourtant bien peu visible sur ce sujet dans une autocratie telle que celle de Jean-Patrick Courtois. Pourtant figure plus ambivalente, avec un passé sensible à gauche, son rôle en matière de participation des habitants apparaît bien comme fantoche. Les consultations de la population sont difficiles à cerner, avec un cadre souvent trop complexe quand il s’agit de réfléchir à l’urbanisme, à l’artificialisation des terres, ou avec une information souvent tardive pour des réunions publiques, quand cette information n’est pas simplement réduite à quelques habitants, sans annonce médiatique.

Des médias mâconnais qui s’engagent

La problématique médiatique n’est pas exclusive au Mâconnais, avec au niveau national une concentration des médias à la faveur des plus riches. Le Journal de Saône-et-Loire appartient au groupe Est Bourgogne Rhône Alpes (EBRA), qui appartient à 100 % à une banque, le Crédit Mutuel. De ce fait, et par l’importance des revenus publicitaires, il est documenté depuis les années 1970 qu’un système médiatique tel profite aux politiques en place, aux milieux économistes, avec une mise en difficulté des médias qui apportent un regard critique sur le système en place, qui peinent à trouver les revenus publicitaires qui sont souvent la condition d’une survie pour eux. Le responsable de l’antenne locale mâconnaise, M. Laurent Bollet, ne cache pas son soutien à Jean-Patrick Courtois, à la majorité municipale, communautaire, départementale, à travers ses billets, mais aussi, plus gênant, à travers ce qui s’apparente à des articles. Il peut faire par exemple le service après-vente du développement de la vidéosurveillance, sans objectivité, ou encore la promotion des choix économiques du maire, sans statut journalistique.

Ce jeu dangereux du journal local avec la démocratie, on le retrouve régulièrement par le biais d’une autre pratique, celle des publireportages au profit de la mairie ou de la communauté d’agglomérations. Sous ce terme flou, il s’agit d’ouvrir les colonnes du journal à la propagande municipale, sous la forme d’un article publicitaire, qui devient une source de revenus pour l’organe de presse. Il n’y a rien d’illégal dans cette pratique, mais elle soulève des questions éthiques et déontologiques, surtout quand elle s’exerce très régulièrement, ainsi comme ce fut le cas dans les mois qui ont précédé les élections municipales de 2020. Si les journalistes qui ont leur carte de presse ne peuvent participer à ce type d’exercice, il est souvent de la responsabilité d’un correspondant local de presse (CLP), qui n’a pas le statut de journaliste mais qui peut se retrouver à écrire cette propagande municipale, à partir d’éléments fournis par la municipalité elle-même, dans le même temps qu’il peut écrire régulièrement des articles par ailleurs. C’est une spécialité au Journal de Saône-et-Loire de Jean-Louis Navarro, rédacteur de ces publicités, aux côtés de la Ville de Mâcon [10], parfois avec des photographies de Fernand Ribeiro, par ailleurs particulièrement favorables à la majorité dans les articles qu’ils produisent en tant que « journalistes ». Au-delà de la pratique elle-même, le choix d’un terme ambivalent, qui renvoie à celui de reportage, de publication, sans indication suffisamment claire de « publicité », pose un manque d’honnêteté vis-à-vis du lecteur, et participe simplement, du fait du média lui-même, d’une méfiance grandissante à son égard.

Une tendance également dans la presse quotidienne, nationale comme régionale, c’est une réduction régulière des moyens et des effectifs, au détriment du travail d’enquête, au détriment du temps nécessaire à un recul critique. Avec trois journalistes seulement à Mâcon, pour le Journal de Saône-et-Loire, l’information souffre logiquement de grandes lacunes. Laurie Bouclet, Johan Bozon et Adrien Wagnon ne peuvent porter seuls la responsabilité d’une information qui peut concerner jusqu’à 150 000 habitants sur le bassin. Avec les éléments précédents sur la ligne éditoriale et les publireportages, on se retrouve dans une atmosphère idéologique préjudiciable à la vie locale.

Deuxième média important en audience, le site web Mâcon Infos, pure player [11], souffre aussi de limites. Comme bien d’autres médias locaux en ligne, on relève une faible originalité éditoriale, évidente avec Mâcon Infos, qui s’appuie sur un squelette web basique, sans innovations, avec un modèle économique dépendant des entreprises et collectivités territoriales en matière de publicité, mais aussi avec des subventions publiques. Comme dans le Journal de Saône-et-Loire, et surtout à l’égard de la majorité, il y a une tendance accrue à reprendre les éléments officiels sans recul critique, sans travail journalistique. C’est un problème dans le sens où les communiqués officiels prennent la forme d’articles, sans toujours de distinction évidente entre un communiqué et un article. Et quand la distinction est claire, on ne peut que faire défiler des communiqués de groupes politiques locaux, sans intérêt journalistique, les textes ne faisant que convaincre les convaincus, sans effort d’enquête de la part de Mâcon Infos, bien moins que dans le Journal de Saône-et-Loire.

Entre les deux médias, l’enquête est finalement rare, souvent bâclée, source d’erreurs parfois, et la ligne éditoriale, favorable à la majorité locale pour des raisons diverses, politiques, financières, ne favorise pas une information de qualité. France 3 n’a plus d’antenne locale et ses journalistes viennent très rarement couvrir Mâcon. Enfin, avec une riche offre culturelle sur son antenne, Radio Aléo est particulièrement absente en matière de politique locale, même si les différents sujets proposés avec les jeunes sur des questions de société participent du débat politique. Les seuls sujets de politique locale disponible sur la chaîne YouTube de la radio sont des entrevues avec Jean-Patrick Courtois, jusqu’en juin 2018, une autre d’André Accary, en mars 2018, sans aucun autre courant politique représenté, hors Stéphane Guiguet, mais pour la région, en février 2018 [12]. Malgré l’absence d’autres voix, on observera que ces entrevues anciennes sont l’occasion de questions critiques, ainsi au sujet du stationnement en centre-ville ou de la suppression d’arbres.

Mâcon, un « village Potemkine »

Entre média et association, le cas de Radio Aléo peut renvoyer à une autre problématique mâconnaise, celle d’une dépendance des initiatives au bon vouloir de la mairie pour les financer. Le maire peut alors jouer un rôle important, en conduisant ou non, en reconduisant ou non, les financements, leurs montants. Et, s’il peut être difficile de mesurer la puissance de M. Courtois en la matière, c’est une véritable crainte qui existe à Mâcon en matière d’expression publique.

Le monde associatif est timide quand il s’agit de donner un avis critique sur la politique locale. Plusieurs événements montrent cette réticence à l’engagement. Ainsi, après la faillite de la fédération nationale des Maisons des jeunes et de la culture (MJC), la municipalisation annoncée de la MJC mâconnaise, vers un contrôle de ses actions par la municipalité, mettant fin à son indépendance, alors que dans plusieurs villes de France des solutions ont été trouvées pour maintenir cette indépendance, n’a trouvé quasiment aucune réaction du monde associatif local. Quand des stades sont supprimés, aucun club ne prend la parole ni ne s’engage, alors qu’ils apprécient davantage, ainsi que leurs adhérents, utiliser des équipements sportifs en ville, qui peuvent être rénovés, plutôt que des terrains isolés, même de qualité olympique. Faut-il parler au risque de perdre les subventions publiques ? Faut-il oser remettre en question le grand chef et laisser à penser que les failles sont nombreuses dans sa politique ? Il faut croire qu’on préfère se taire, et ce peut être compréhensible.

On peut avoir l’impression, en trompe-l’œil, dans ce contexte, que tout va bien. Le magazine municipal, « Mâcon notre Ville », média officiel dirigé par la conseillère municipale Claude Cannet, qui était 1ère adjointe de 2014 à 2020, est le symbole de l’efficacité à toute épreuve de la majorité municipale. Véritable outil de propagande, ce magazine est distribué très largement, gratuitement, dans les boîtes aux lettres de la ville. Sans aucun recul critique, sans anicroches, le contenu frise régulièrement avec la désinformation par le choix de ne pas donner certaines informations : mise en valeur des cantines avec menus bio à Mâcon sans insister sur le caractère obligatoire national de cette mesure, impression de travail favorable aux commerces de centre ville sans information sur le nombre de commerces vacants, parmi les plus importants au sein des communes équivalentes, passion pour la vidéosurveillance sans indiquer le très faible taux de résolution d’enquête par ce biais…

La désinformation n’est pas un phénomène qui concerne seulement la diffusion de fausses informations, elle relève aussi de l’art de la diversion, quand encore on donne à penser que le changement d’ampoules de lampadaires par des leds est une politique volontariste de protection pour l’environnement, tandis que le bilan carbone de la politique mâconnaise ne cesse de s’aggraver par des politiques continuelles d’artificialisation des sols, d’installation de caméras, contre lesquelles la politique des leds et des petites surfaces en arbres n’ont quasiment aucun impact. C’est accuser seulement les gilets jaunes et syndicats quand il s’agit d’aider financièrement les commerçants de centre ville, quand ceux-ci souffrent essentiellement de politiques économiques qui ont favorisé d’autres commerces, extérieurs, et d’erreurs de prospective dans le stationnement et l’implantation d’activités, que ce soit vis-à-vis du marché hebdomadaire ou des halles.

Conclusion, la Légion !

Jean-Patrick Courtois
Image Chabe01-Wikipédia

Quand M. Jean-Patrick Courtois est élevé au grade de Chevalier de la Légion d’honneur, début 2022, c’est une distinction qui paraît récompenser les valeurs universelles que sont l’autorité, le clientélisme et le paternalisme, qui toutes trois reflètent bien son caractère politique. Si c’est officiellement sa longévité qui est saluée, difficile de savoir à quoi elle rime.

Mais dans une ville où la pétition contre le choix d’un nom de président de gauche pour un pont, remporte plus de signatures qu’une pétition contre la suppression d’un stade, on peut supposer que la droite a encore de beau jour devant elle [13].

Quand l’opposition peine à mobiliser auprès d’elle, sans figures de rassemblement, quand elle reste limitée dans son action à un nombre restreint de sympathisants, le champ de bataille s’ouvre déjà pour la succession de Jean-Patrick Courtois, avec des équilibres à choisir entre trois choix, une droite économiste qui joue sur un terrain relativement sinistré, une droite sécuritaire qui peine à faire peur, une droite catholique qui perd peu à peu ses électeurs. Mais dans ces choix une chose semble être acquise, la voix de la population, au quotidien, n’est pas prête à être entendue dans cette ville.

La Rédaction

Logo d’article en noir et blanc : d’une photographie originale de Daniel Jolivet (Flickr)