Mâcon Demain - L’utilisation du foncier à Mâcon est-elle efficace ?

, par La Rédaction

Le Journal de Saône-et-Loire, édition de Mâcon, s’est fait l’écho d’un chiffre : Mâcon est la ville qui a le plus consommé d’espaces naturels et agricoles dans le département entre 2011 et 2024 : environ 50 hectares - soit l’équivalent de 70 terrains de football !

Le 18 juin 2025, l’organisation politique Mâcon Demain a diffusé sur Facebook une courte étude sur le rapport entre l’artificialisation des sols et la création d’emplois. Nous reproduisons cet article ici, en accord avec Mâcon Demain, pour lui donner un autre format de publication et donc une autre audience, du fait qu’il s’agit d’une étude sérieuse et objective.

Il est rétorqué que cette artificialisation aurait permis de créer 1 477 emplois entre 2013 et 2019. Mais est-ce un si bon résultat que cela ?

Avec l’équipe de Mâcon demain, nous avons exploité les données du CEREMA [1] et comparé notre ville avec d’autres communes. Le constat est net :

👉Le nombre d’emplois créés par hectare artificialisé est faible à Mâcon. Seulement 30 emplois créés entre 2013 et 2019 pour un hectare artificialisé, contre plus de 70 à Bourg-en-Bresse et à Colmar, près de 110 à Auxerre ou même 145 à Chambéry sur la même période. Pourtant, les ordres de grandeurs en termes de bétonisation sont comparables : Bourg-en-Bresse a artificialisé près de 23 hectares, Colmar près de 40 tout comme Mâcon.

👉L’enjeu est d’abord celui d’une allocation efficace du foncier à des activités intensives en emploi : alors même que Bourg-en-Bresse a utilisé l’essentiel de son foncier (62%) pour construire des logements et seulement un tiers pour l’implantation d’activités économiques, elle a créé deux fois plus d’emploi que Mâcon qui a consacré près de la moitié de son foncier disponible à de la création d’activité (47%).

👉L’artificialisation n’est pas toujours indispensable pour créer de l’emploi. L’exemple de La Rochelle, qui entre 2013 et 2019 n’a artificialisé que 12 hectares pour créer plus de 5 300 emplois, montre aussi que d’autres stratégie de développement économique sont possibles.

Avec la crise écologique, le foncier est une ressource rare qu’il convient d’utiliser à bon escient. Une utilisation plus efficace du foncier dans notre ville apparaît indispensable, ce qui suppose une vraie politique foncière à l’échelle de l’agglomération articulée à un projet de développement cohérent et soutenable pour le territoire.

Nombre d’emplois créés par surface de sols arficialisé
(en hectare)
Graphique : Mâcon Demain. Source : CEREMA. Créé avec Datawrapper.

Notes

[1Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) est un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle conjointe du ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche et du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation. Voir le site web : https://www.cerema.fr/fr