
Législatives 2024 : Jean-Luc Delpeuch
Dans le contexte des élections législatives 2024, après la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron, nous proposons à chaque candidat dans la 1re circonscription de Saône-et-Loire de répondre à une série de 10 questions. Deux candidats sur les six nous ont répondu, ainsi Jean-Luc Delpeuch, candidat Nouveau Front Populaire.
Dans ce questionnaire, les six premières questions sont communes à toutes et tous, les quatre dernières spécifiques avec toujours une même logique dans leur formulation, pour chaque candidat. L’idée est bien sûr de permettre aux citoyennes et citoyens de se faire un avis avec un même format par candidat, avec des réponses courtes, jusqu’à dix lignes pour chaque question.
1. L’urgence politique
La France vit actuellement une crise de société d’ampleur. Quelles sont pour vous les trois premières mesures à prendre pour répondre aux attentes des Françaises et Français ?
Le contrat de législature du nouveau Front populaire est bien construit, il distingue les mesures de rupture qui seront prises dans les 15 premiers jours, les mesures de bifurcation, dans les 100 premiers jours et les mesures de transitions dans les premiers mois de la législature. Parmi les mesures de rupture, en voici trois qui me semblent particulièrement attendues et rapides à mettre en oeuvre :
- abroger les décrets d’application de la réforme passant à 64 ans l’âge de la retraite
- organiser une conférence de sauvetage de l’hôpital public
- décréter un moratoire sur les grands projets d’infrastructure autoroutière

Il s’agit également d’une crise de confiance envers la politique ou les politiques, qui concerne tous les partis ayant gouverné. Est-ce, d’après vous, dû au fonctionnement de nos institutions ? Que faudrait-il faire, si quelque chose doit être changé ?
Le fonctionnement monarchique et centralisé de la cinquième république explique la coupure entre le sommet de l’État et les citoyens, que ceux-ci ressentent fortement. Cette situation explique assez largement les votes de ceux qui se sentent méprisés et négligés par nos institutions. Le programme de législature du nouveau Front populaire prévoit la convocation d’une assemblée constituante citoyenne élue pour réformer la constitution.
2. Deux domaines pour comparer
Parmi les préoccupations des Françaises et Français, l’insécurité est souvent décrite comme prioritaire. Comment répondrez-vous concrètement à cette préoccupation ?
Cette préoccupation à la sécurité est naturelle et légitime. Elle passe en particulier par le rétablissement de la police de proximité, la suppression de la réforme Darmanin qui a affaibli la police judiciaire, le maintien de l’ensemble des gendarmeries et des unités en charge du narcotrafic, de la délinquance financière, du trafic d’êtres humains, et du démantèlement des réseaux mafieux. Le contrat de législature comporte de nombreuses autres mesures en la matière.
De même, quelles sont vos propositions pour l’Education nationale ?
La grande loi sur l’éducation prévue par le contrat de législature, prévoit en particulier de réduire les effectifs par classe pour faire mieux que la moyenne européenne, à savoir 19 élèves, de réinvestir sur les locaux scolaires, de revaloriser les salaires des enseignants, de garantir le nombre de personnels par établissement et en créant un service public d’accompagnement des élèves en situation de handicap.
3. Elus dans une circonscription
Les députés sont élus dans une circonscription. Quelles sont selon vous les priorités pour le Mâconnais-Clunisois ?
En Mâconnais-Clunisois, territoire rural, il faut stopper la réduction du nombre des classes dans les écoles primaires et maternelles, garantir un prix rémunérateur aux agriculteurs, donner des moyens aux régions et aux intercommunalités pour qu’elles développent les services publics en matière de lignes de transport en commun, soutenir les offices HLM pour qu’il relancent la production de logements sociaux.
Comment comptez-vous y répondre concrètement, en tant que député ?
Disposant de 15 années d’expérience de la gestion d’une intercommunalité, je sais combien il est important d’écouter les acteurs locaux, de leur simplifier les règles, de leur redonner des marges de manœuvre. Je ferai remonter à l’assemblée nationale les réalités du terrain que je connais et à l’écoute duquel je suis.
4. L’appartenance politique
Vous êtes candidat pour le Nouveau Front Populaire, mais également sous l’étiquette Europe Ecologie Les Verts. Concernant l’environnement, certains craignent des mesures écologiques de votre part, dont le coût aurait directement une conséquence sur leur pouvoir d’achat déjà considéré comme trop faible à travers notamment la hausse des prix que cela engendrerait. Quelle est votre réponse ?
Lorsque, comme en Clunisois, on a une action volontariste pour la rénovation thermique des logements, on œuvre à la fois pour le pouvoir d’achat des ménages et pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. De même lorsqu’on offre des services de transports de qualité, qui permettent d’avoir moins recours à l’usage individuel de la voiture. La promotion de circuits courts avec la mise en place d’outils de transformation agroalimentaire au service des agriculteurs est un autre exemple du fait que la transformation écologique permet à chacun de reprendre son avenir en main.
D’autres rejettent ce nouveau front populaire du fait de la présence de la France Insoumise dans ses rangs, dont le leader est parfois décrié et la position pour la Palestine compris comme de l’antisémitisme. Qu’en pensez-vous ?
Le programme de législature du nouveau Front populaire met la lutte contre l’antisémitisme et contre l’islamophobie en priorité. De même pour le soutien inconditionnel à l’Ukraine.
5. Le paysage politique
Votre engagement n’est pas seulement pour la gauche, il est aussi contre l’extrême-droite ? En quoi le RN représente-t-il selon vous un danger ?
Il suffit de regarder quelles ont été les positions des élus du RN au parlement national comme au parlement européen pour comprendre que ce parti est au service des inégalités et des discriminations et de la prédation des ressources. L’expérience des communes gérées par des municipalités à majorité RN est pleine de tentatives de reprise en main et de verrouillage des secteurs culturel et associatif opérées par ce parti.
En quoi pensez-vous pouvoir concrètement mieux répondre aux attentes des Français ?
A l’échelle locale, j’ai animé le projet de territoire « Vivre ensemble en Clunisois… dans le monde d’après », où nous expérimentons de nouvelles façons de répondre, de façon conviviale et innovantes aux besoins fondamentaux des habitants.
A l’échelle nationale et globale, le programme de législature que nous mettrons en œuvre repose sur une volonté et une méthode pour bifurquer hors de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons : explosion des inégalités, bouleversement climatique, effondrement du vivant, abandon des territoires ruraux et des quartiers populaires.
Je suis convaincu que les élus doivent savoir écouter, stimuler l’intelligence citoyenne et oser le changement.
Vous pouvez découvrir les réponses de Jean-Philippe Belville en suivant ce lien !