Législatives 2024 : Jean-Philippe Belville

, par La Rédaction

Dans le contexte des élections législatives 2024, après la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron, nous proposons à chaque candidat dans la 1re circonscription de Saône-et-Loire de répondre à une série de 10 questions. Deux candidats sur les six nous ont répondu, ainsi Jean-Philippe Belville, candidat Les Républicains.

Dans ce questionnaire, les six premières questions sont communes à toutes et tous, les quatre dernières spécifiques avec toujours une même logique dans leur formulation, pour chaque candidat. L’idée est bien sûr de permettre aux citoyennes et citoyens de se faire un avis avec un même format par candidat, avec des réponses courtes, jusqu’à dix lignes pour chaque question.

1. L’urgence politique

La France vit actuellement une crise de société d’ampleur. Quelles sont pour vous les trois premières mesures à prendre pour répondre aux attentes des Françaises et Français ?

Les priorités de nos citoyens portent actuellement autour de trois thématiques :

  • Le pouvoir d’achat
  • La sécurité
  • L’économie

Je ne pourrais me limiter qu’à trois mesures tant les problèmes sont globaux. Chaque jour, on me parle du pouvoir d’achat et surtout d’agir sur les différentes taxes du quotidien (le carburant pour faire baisser les prix à la pompe, l’énergie, ainsi que la consommation des produits de première nécessité...). C’est un des premiers débats que nous devons avoir à l’Assemblée Nationale et je ferai tout pour que les prix baissent durablement afin de redonner des moyens aux françaises et aux français.

Pour la sécurité, nous devons réaffirmer l’autorité de l’Etat en donnant plus de moyens aux forces de polices et de gendarmeries. Ces investissements doivent se faire sur le plan humain mais aussi sur le plan matériel : cette augmentation entraînera mécaniquement un maillage de proximité plus important pour une action rapide et efficace.

Enfin, l’économie est l’enjeu de cette campagne où nous devons payer les dépenses incontrôlées de la majorité présidentielle qui pousse la commission européenne à enclencher une procédure de déficit excessif. Les électeurs vont sanctionner ces comportements aux risques d’autres extrêmes qui ont une vision dangereuse de l’économie. Il faut lancer d’urgence un audit sur les fraudes fiscales et sociales qui emporteront des milliards d’euros d’économie à l’Etat afin de rééquilibrer son économie et l’ajuster sur les vrais besoins de nos concitoyens.

Il s’agit également d’une crise de confiance envers la politique ou les politiques, qui concerne tous les partis ayant gouverné. Est-ce, d’après vous, dû au fonctionnement de nos institutions ? Que faudrait-il faire, si quelque chose doit être changé ?

Je ne pense pas que les institutions posent réellement difficulté à nos concitoyens. La Constitution du Général De Gaulle a prévu une organisation de l’Etat et de son fonctionnement qui sont ouverts à plusieurs interprétations mais qui ne sont pas la source du problème. Ce sont souvent ceux qui interprètent, et qui peuvent avoir de mauvaises lectures qui sont mis en cause. La défiance est souvent au sujet de personnes et de personnalités, les favoris d’un jour ne sont pas toujours ceux du lendemain. Ces dernières années, tant localement que nationalement, les prises de position se font trop souvent au fil du vent et au fil des sondages... La politique et les citoyens méritent mieux, il faut que chacun prenne des positions et s’y tienne ! C’est en restant honnête que l’on gagne la confiance des électeurs.

2. Deux domaines pour comparer

Parmi les préoccupations des Françaises et Français, l’insécurité est souvent décrite comme prioritaire. Comment répondrez-vous concrètement à cette préoccupation ?

Comme je le disais plus tôt, l’insécurité se traite en partie par l’augmentation des forces de police et de gendarmerie tout d’abord. L’Etat doit aussi reprendre son pouvoir en matière de justice, car l’insécurité découle du sentiment d’impunité également. De trop nombreux méfaits ne font pas l’objet d’une condamnation pénale, ou alors d’une condamnation si faible qui n’a pas assez d’impact pour empêcher le délinquant de recommencer. Pour cela, nous devons rééquilibrer le budget de la Justice pour lui donner les moyens de ses ambitions : simplifier le recours à la justice pour les victimes, suppression de la réduction de peines devenues quasiment automatiques pour certains délits... Mais l’éducation a toute son importance car c’est aussi en amont du processus policier ou judiciaire que le rappel des valeurs de la République portera ses fruits en matière d’incivilité.

De même, quelles sont vos propositions pour l’Education nationale ?

L’Education Nationale, et nous venons de l’évoquer, est toujours un sujet difficile, preuve en est ces dernières années où les réformes s’enchaînent sans que l’on n’ait vraiment le temps de les comprendre et de les analyser pour en juger les résultats.

Tout d’abord, on se rend compte que de plus en plus d’élèves arrivent au collège en ayant de grandes difficultés pour lire et pour écrire. Il faut mettre en place un test de maîtrise à l’entrée en 6ème pour connaître le vrai niveau des élèves. Il faut accompagner en fonction de leurs besoins et surtout ne pas en laisser au bord de la route. De plus, la laïcité est un sujet clé de notre société qu’il faut reprendre en mains dans les cours d’éducation civique pour que ce concept soit compris et maîtrisé. L’ignorance peut amener à des comportements indignes pour des motifs fallacieux.

Il faut aussi prendre soin de nos enseignants : une vraie crise des vocations frappe notre pays. L’absence de reconnaissance financière mais aussi sociale est à revoir urgemment.

3. Elus dans une circonscription

Les députés sont élus dans une circonscription. Quelles sont selon vous les priorités pour le Mâconnais-Clunisois ? Comment comptez-vous y répondre concrètement, en tant que député ?

Les députés sont élus pour représenter les citoyens de la Nation, c’est ce que prévoit la Constitution, laisser croire le contraire est une entorse à la vérité. En légiférant, les lois sont prises pour l’ensemble des françaises et des français, il faut dès lors prendre ses responsabilités et avoir une vision plus large. Les habitants de la première circonscription de Saône-et-Loire ont peu ou prou les mêmes priorités que l’ensemble des français, donc je les défendrai de la même manière, en ne votant pas aveuglement, par exemple, toutes les Lois de M. Macron comme pourrait le faire un député issu de son ex-majorité maintenant dissoute.

Pour autant, il n’y a pas pire qu’un député qui décide seul à Paris de ce qu’il juge intéressant à voter. Répondre aux priorités du Mâconnais-Clunysois, c’est surtout rester au contact de ses habitants régulièrement grâce à des échanges, pour avoir une idée éclairée et circonstanciée au moment du vote. Des pistes nationales pourraient trouver à s’appliquer particulièrement chez nous pour la réindustrialisation de la France : présence de la RCEA, transport fluvial avec la liaison Rhin - Méditerranée. Nous avons notre épingle à tirer, ce qui aurait un impact direct sur notre circonscription.

4. L’appartenance politique

Vous êtes candidat pour Les Républicains, avec des électeurs qui ne savent plus vraiment comment vous situer, entre l’extrême droite qu’il aurait tendance à rallier, et Renaissance, le mouvement présidentiel, avec lequel il s’est localement allié. Que répondez vous ?

Les électeurs savent où me situer, je suis conseiller municipal LR à Mâcon, délégué LR de la première circonscription de Saône-et-Loire. J’ai toujours refusé les alliances tant avec le Rassemblement National, qu’avec Renaissance (ayant même démissionné de la majorité municipale quand M. Courtois a franchi le Rubicon en appelant à voter Benjamin Dirx).

C’est l’objet même de ma candidature, je refusais de ne laisser aux électeurs que le choix imposé et moribond entre les extrêmes de gauche comme de droite ou une majorité présidentielle décriée. Je suis le candidat Les Républicains, avec la liberté d’action, une droite sans compromission !

Quelle est finalement la vision singulière portée par votre parti dans l’échiquier actuel ?

Mon parti a eu une riche actualité au lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale sur laquelle il n’y a pas besoin de revenir... Pour l’heure, nous devons nous concentrer sur notre vision et nos qualités : le sérieux et la rigueur. Pour traiter de l’économie, de la sécurité, de l’éducation, du climat... il faut avoir un programme politique sérieux à proposer aux français et à appliquer rigoureusement. Face à nous, nous avons des populistes de part et d’autre de l’échiquier politique qui vendent un rêve aux français qu’ils ne peuvent pas assouvir. La majorité présidentielle va faire des promesses pour les deux ans qui lui restent alors qu’elle a été incapable de les mettre en œuvre ces sept dernières années en gonflant jusqu’à 3100 Milliards d’euros la dette de l’Etat....

Notre parti a été plusieurs décennies au pouvoir et a su montrer qu’il était un parti de gouvernement. Le seul autre aurait été le Parti socialiste mais il a décidé de se fondre dans une alliance en reniant son identité. Mon parti reste seul à pouvoir proposer une vision singulière dans l’intérêt de la Nation.

5. Le paysage politique

Votre engagement n’est pas seulement pour la droite, il est aussi contre la gauche radicale et contre l’extrême-droite ? En quoi représentent-ils selon vous un danger ?

Pour rester sur les priorités des électeurs, en termes d’économie l’extrême gauche ne nous propose que des dépenses pour les Français sans nous dire comment cela sera financé. L’extrême droite fait encore plus simple en promettant un livret sur l’économie qui ne sera pas publié avant le vote. Aussi, les électeurs sont obligés de les suivre les yeux fermés sur la base de quelques phrases annoncées au fil des interviews. Les extrêmes ne sont pas clairs dans leurs propositions économiques car ils ne sont pas capables de gouverner le pays convenablement.

Sur la sécurité, l’un promeut le laxisme, l’autre l’immigration comme seule cause de tous les maux. Sur l’éducation, l’un promet le wokisme, l’autre des idées d’un autre siècle.

Sur l’énergie, l’un refuse un mix énergétique avec du nucléaire, l’autre veut arrêter les énergies renouvelables.

Nous pourrions énumérer les sujets majeurs pour la France auxquels les extrêmes ont des réponses diamétralement opposées certes, mais caricaturales surtout. Leurs projets respectifs sont de véritables dangers pour notre société.

En quoi pensez-vous pouvoir concrètement mieux répondre aux attentes des Français ?

Avoir un programme clair, des mesures précises et efficaces, qui trouveront à s’appliquer rapidement sans pour autant induire une rupture trop brutale, dans un sens ou dans l’autre, sur l’ensemble des sujets évoqués : c’est ce que nous demandent les électeurs.

En étant sur le terrain, en échangeant avec nos concitoyens, ils me font part de leur soutien ou alors de leurs remarques pour adapter nos mesures et pour affiner nos réflexions. Pour mieux répondre aux attentes des Français, une seule chose suffit : les écouter pour les représenter, c’est ce que je ferai !

Vous pouvez découvrir les réponses de Jean-Luc Delpeuch en suivant ce lien !